France, Louis XIII (1610-1643), Écu d'or au soleil, Type spécial, 1628, N, Nîmes, Av. LVDOVICVS. XIII. D : G. FRAN. ET. NAVA. REX. O., Écu de France couronné, Rv. + CHRISTVS. REGNAT. VINCIT. ET. IMPE., Croix anillée feurdelisée, Or, TTB+ / SUP, 3.24g, 22mm, Avec la signature de l’Édit de Nantes en avril 1598, le Royaume de France qui est à feu depuis trente ans, est enfin pacifié. Henri IV permet aux protestants de vivre leur foi dans une soixantaine de places fortes dit de «  sûretés  ». En contrepartie, les huguenots doivent verser un impôt au trésor royal. Louis XIII à peine couronné et accompagné du cardinal de Richelieu, souhaite réviser l’Édit de Nantes à la fois à cause de la demande d'autonomie des protestants mais aussi par crainte de la puissance militaire des huguenots à l'intérieur du royaume. La soixantaine de places fortes est une menace pour le pouvoir royal au sein même du pays. Dès lors, la contestation protestante se forme autour d'Henri II, duc de Rohan. Les combats se concentrent dans le sud et le sud-ouest du pays. Les armées royales avancent implacablement, menées par Richelieu en personne. Afin de financer la guerre, Rohan rouvre l'atelier monétaire de Montpellier où il fait frapper des espèces d'or, de billon et de cuivre. Il faut noter que ces pièces sont au nom de Louis XIII afin de bien signifier au roi que la révolte ne remet pas en cause sa légitimité mais bien sa politique répressive envers les huguenots. Le 31 août 1622, la ville de Montpellier est assiégée et l'atelier monétaire est évacué à Nîmes. Le trousseau utilisé est toujours celui de Montpellier et par conséquent, les pièces frappées le sont avec la lettre «  N  ». Ces espèces illégales sont baptisées «  Rouanës  » et elles sont systématiquement saisies et détruites par les officiers du roi... (il ne faut pas oublier que sous l'ancien régime, frapper des monnaies sans l'autorisation du pouvoir royal est un crime de lèse-majesté). La Rochelle tombe en 1628, Privas en mai 1629 puis enfin Alès, dernier bastion, en juin 1629. La «  Paix d'Alès  » est signée le 28 juin 1629. Par cet édit, il est interdit aux protestants de tenir des assemblées politiques et de posséder des places fortes. Le droit de culte est préservé. Le duc de Rohan est condamné à l'exil, il passe le reste de sa vie à mettre ses talents militaires au services des nations protestantes. Il meurt le 28 février 1638 et est inhumé à Genève. Sur sa sépulture est inscrit “ Passant, ne cherche pas ici le récit en détail des hauts faits d'Henry de Rohan; ils subsistent glorieusement et pour toujours dans la mémoire des hommes “. Cette monnaie est un très rare témoin de cette période mouvementée de l'Histoire de France. Il n'existe pour l'heure que quatre exemplaires connus pour le millésime 1628 et deux pour le 1629. Aucun autre millésime n'est connu, preuve que la destruction de ces monnaies s'est fait avec zèle.