EMPIRE ROMAIN
Gordien III, 225-244. Médaillon vers 238-244, Daldis. Buste lauré, drapé et cuirassé de Gordien III à droite / Persée, avançant à gauche, s'approche des trois Gorgones (Sthéno, Euryale et Méduse) endormies sous un arbre. Hypnos ailé se tient derrière elles. En haut à gauche, Apollon Citharède dans un temple tétrastyle. En bas à gauche, cheval debout à gauche regardant derrière lui. 60,65g. RPC VII.1, 200 (A1/R1).

Un médaillon rare et très beau.

Triton XX (janvier 2017), 455.

Ce splendide médaillon romain provient de l’atelier de Daldis. Il est certainement le meilleur exemplaire connu pour ce type. Ce médaillon célèbre les victoires romaines de 243 et plus particulièrement la gloire de Gordien III qui a remporté la bataille contre les Perses sassanides. Empereur de 238 à 244, Gordien III doit dès 241 contenir la menace perse et va jusqu’à marcher sur leur capitale Ctésiphon en 242. Il meurt en 244 dans des circonstances peu claires. Deux versions sur sa mort co-existent : l’une selon les sources perses où il serait mort pendant bataille de Misiche et l’autre selon les sources romaines où il aurait été éliminé par son successeur, Philippe I dit l’Arabe.
La scène mythologique qui se déroule au revers est composée de manière ingénieuse. La tentative de perspective est efficace. La scène centrale représente les Gorgones (Sthéno, Euryalé et Méduse) allongées sous un arbre, accompagnées d’Hypnos. Dans la plupart des récits, elles sont décrites comme possédant des serpents pour cheveux, des ailes d'or, des griffes d'airain et une peau semblable à une écaille. Eschyle, le tragédien, nous apprend aussi qu'elles partageaient un œil. Persée, que l’on voit à droite en train de s’approcher d’elles utilisera cet orifice afin de tuer Méduse. Le temple qui se situe à l’arrière-plan à gauche, est celui d’Apollon cithadère, la divinité liée à la cité de Daldis. L’association de cet édifice, du meurtre des Gorgones par Persée et du temple d’Apollon peut laisser penser que Daldis serait le lieu où le meurtre aurait eu lieu, ou alors, sa présence n’est qu’emblématique de la ville d’émission. Toujours est-il que cette scène demeure sans pareille, conservant son caractère énigmatique et spectaculaire.
Quatre spécimens sont répertoriés dans RPC, des mêmes coins que notre médaillon qui est le seul en mains privées, les autres étant à Paris, Berlin, et Boston. Autre fait notable, son poids : soit 52.24g. contre 41.89g. pour l’exemplaire de Paris, 40.61g. / 40.36g. pour les exemplaires Berlinois et 32.39g. pour l’exemplaire conservé à Boston.