FRANCE
Second Empire / Napoléon III (1852-1870). Médaille d’Or, Exposition Universelle (grande médaille d’Honneur), Flan bruni (PROOF) 1855, Paris.NGC PF 64 CAMEO (4842641-001).
Av. NAPOLEON III EMPEREUR. Tête nue à droite, au-dessous signature ALBERT BARRE.
Rv. EXPOSITION UNIVERSELLE AGRICULTURE INDUSTRIE BEAUX-ARTS PARIS 1855. Dans une couronne formée d’une branche de laurier et d’une palme, les armes de l’Empire. Sur le pourtour, vingt écus aux armes des pays présents, et cartouche au bas.
Coll.1673 (bronze) - Divo.234 ; Or - 160,16 g - 60 mm - 12 h
Provient de la vente MDC 4 n° 724. Top Pop : c’est le seul exemplaire gradé en PROOF CAMEO ! Coque certifiée WINGS. Avec attribution à J. GUIMET OUTREMER.
NGC PF 64 CAMEO (4842641-001). Poinçon main OR. Sur Flan bruni (PROOF), avec effet camée (CAMEO).
L’Exposition universelle de 1855 à Paris est la première exposition française et la deuxième mondiale après Londres en 1851. Installée sur les Champs-Élysées, elle accueillit plus de 5 millions de visiteurs et 28 pays participèrent. Les deux sections principales furent les Beaux-Arts d’une part et l’Agriculture et Industrie de l’autre. La remise des médailles eut lieu le 15 novembre 1855 en présence du prince Napoléon, président de la commission impériale, de l’Empereur et de l’Impératrice, dans la grande nef du palais de l'Industrie, transformée en une vaste salle, brillamment décorée. Pour l’Agriculture et l’Industrie, les médailles décernées sont des grandes médailles d’honneur (notre exemplaire), des médailles d’honneur, des médailles de première et de deuxième classe et des mentions honorables. Pour les Beaux-Arts, sont décernées des médailles d’honneur, des médailles de première classe (cf. vente MDC 9 n° 762), de deuxième et de troisième classe, et des mentions honorables.
Notre exemplaire est celui de Jean-Baptiste Guimet (1795-1871), chimiste et industriel, fondateur de la société Henry Merle et Compagnie, ancêtre de Pechiney. Marié à une femme peintre qui se plaint du coût élevé du bleu outremer obtenu par broyage du lapis-lazuli, Guimet, ancien élève de l'école polytechnique, découvrit un procédé pour fabriquer artificiellement de l'outremer, et en fit l'annonce à l'Académie des sciences de l'Institut de France. En 1831 Guimet établit une usine à Fleurieu-sur-Saône, près de Lyon. En 1855 c'est l'usine d'outremer la plus considérable de France. Sa production dépasse la valeur d'un demi-million de francs, c'est-à-dire le dixième de la valeur de tout l'outremer consommé. Cette invention lui vaut de nombreuses médailles. L'Exposition de 1855 rassemble en tout 31 classes (y compris les 3 classes pour les Beaux-Arts). Guimet expose dans le IIIe groupe (Industries spécialement fondées sur des agents physiques et chimiques ou se rattachant aux sciences et à l'enseignement) et Xe classe (Arts chimiques, teinture et impressions, industries des papiers, des peaux, du caoutchouc, etc.) avec N° d'exposant 2997. Trente-quatre fabricants français et étrangers d'outremer ont envoyé leurs produits à l'Exposition. Guimet a exposé un outremer extra-fin qui constitue son bleu pur, un bleu pour la peinture, un troisième pour les impressions et un quatrième pour l'aurage du papier et des fils. Le bleu extra-fin exposé par Guimet lors de l'Exposition "surpasse, par sa richesse en matière colorante, la beauté et la pureté de sa nuance, sa finesse, tous les outremers pur bleu exposés.. ; son bleu extra-fin est incontestablement le bleu le plus riche et le plus pur connu" (Rapports du jury mixte international, p. 604). Il reçoit la grande médaille d’honneur de la Xe classe et le titre d’officier de la Légion d’honneur à Paris en 1855 (Le Moniteur, 16 novembre 1855, p.1270). Notons également que Jean-Baptiste Guimet est le père d’Émile Guimet qui créera, avec ses collections constituées grâce à la fortune de son père, le Musée Guimet des Arts asiatiques de Paris.
Bibliographie :
Exposition universelle de 1855. Rapports du jury mixte international.- Paris : Imprimerie impériale, 1856
Fabrication de l'outremer artificiel. Usine Guimet à Fleurieu-sur-Saône (dans Turgan (J.).-. Les grandes usines en France. Études industrielles en France et à l'étranger.- Tome 18).
Mulsant (E.).- Notice sur J.-B. Guimet.- Publications de la Société linnéenne de Lyon.- 1878, p. 283-301